Dernière mise à jour à 08h42 le 21/04
Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la hausse mardi ses prévisions pour la croissance économique mondiale en 2017, la croissance économique soutenue de la Chine étant l'un des principaux facteurs derrière l'amélioration de ces perspectives.
Malgré la montée du protectionnisme et les croissantes incertitudes politiques, l'économie chinoise est toujours résiliente, ce qui a beaucoup contribué à la croissance mondiale.
UNE CROISSANCE MONDIALE PLUS FORTE
Dans ses dernières perspectives de l'économie mondiale, le FMI prévoit que l'économie mondiale connaîtra une croissance de 3,5% en 2017, contre 3,1% l'année dernière, une hausse de 0,1 point de pourcentage par rapport à sa projection de janvier. Il maintient toutefois les prévisions de 2018 inchangées à 3,6%.
"Notre nouvelle projection pour 2017 est légèrement plus élevée que ce que nous attendions dans nos dernières prévisions. Cette amélioration s'explique principalement par les bonnes nouvelles économiques que nous avons reçues d'Europe et d'Asie, plus particulièrement de Chine et du Japon pour ce qui est de l'Asie", a indiqué mardi l'économiste en chef du FMI Maurice Obstfeld lors d'une conférence de presse.
Le dynamisme de l'économie mondiale se renforce depuis le milieu de 2016, a précisé M. Obstfeld, notant que l'accélération de la croissance économique mondiale sera généralisée dans toutes les économies avancées, émergentes et à faible revenu, en s'appuyant sur les gains dans la fabrication et le commerce.
Les prix des produits de base se sont rétablis après avoir atteint le point le plus bas il y a un an, ce qui a permis d'alléger la pression déflationniste dans le monde, selon le rapport du FMI, qui qualifie les marchés financiers de "dynamiques", attendant de nouvelles mesures de relance en Chine ainsi que l'expansion budgétaire aux Etats-Unis.
"L'économie mondiale semble s'accélérer - nous pourrions être à un tournant", a estimé M. Obstfeld.
UNE CHINE RESILIENTE
Dans son rapport, le FMI a amélioré ses prévisions pour la croissance chinoise pour l'année 2017, de 6,5% à 6,6%, et de 6,0% à 6,2% pour 2018.
Cette révision à la hausse reflète l'élan plus important que prévu de l'économie chinoise en 2016 et l'anticipation de l'appui politique continu, a expliqué le FMI.
Le processus de transformation bénéfique se poursuit en Chine, comme en témoigne une baisse de l'excédent de la balance des transactions courantes et une part accrue des services dans son produit intérieur brut (PIB), a noté M. Obstfeld.
"Evidemment, le leadership a fait des réformes impressionnantes", a-t-il indiqué. "Avec ces réformes, nous sommes confiants que la Chine maintiendra sa stabilité."
Le FMI n'est pas la seule institution internationale confiante en la croissance économique de la Chine. La Banque mondiale a déclaré dans un rapport publié plus tôt cette année que l'économie chinoise poursuivra une croissance durable car elle se réoriente de la fabrication aux services.
Dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales, la Banque mondiale s'attendait à une croissance chinoise de 6,5% en 2017 et de 6,3% en 2018, inchangée par rapport aux prévisions établies en juin 2016.
Les politiques macroéconomiques devraient soutenir les principaux facteurs de croissance nationaux de la Chine, malgré la faible demande extérieure et la surcapacité dans certains secteurs, a relevé l'institution internationale basée à Washington.
On s'attend à ce que les efforts de la Chine pour réorienter son économie de l'industrie aux services et de l'investissement à la consommation continueront à progresser de façon modérée.
Selon la Banque mondiale, la Chine pourrait assurer une croissance durable à moyen terme tout en évitant un ralentissement brutal, si le pays continue à mettre en place des réformes fiscales, des réformes des entreprises publiques ainsi que des réformes du marché foncier et du marché du travail.
Dans un rapport publié la semaine dernière, la Banque mondiale a affirmé que la transition de la Chine vers une croissance plus lente mais structurellement rééquilibrée se poursuivait et que l'économie chinoise pourrait graduellement ralentir en se réorientant vers la consommation et les services.
"Les décideurs chinois géreront ce travail de rééquilibrage", ce qui signifie qu'ils continueront à mener des réformes structurelles à long terme, soutiendront de nouveaux moteurs de croissance et faciliteront la transition de l'économie vers les services et les produits à forte valeur ajoutée, a expliqué Sudhir Shetty, économiste en chef pour la région Asie de l'Est et Pacifique de la Banque mondiale.
LES RISQUES A MOYEN TERME
Tout en améliorant ses prévisions pour la croissance économique mondiale, le FMI a mis en garde contre les risques auxquels est confrontée l'économie mondiale.
"Les risques restent orientés à la baisse, mais surtout à moyen terme, avec une incertitude omniprésente autour des politiques", indique le rapport de la Banque mondiale.
Il avertit que les politiques de repli sur soi menacent l'intégration mondiale et l'ordre économique coopératif mondial, un rythme accéléré de la hausse des taux d'intérêt aux Etats-Unis pourrait resserrer les conditions financières mondiales et un renversement agressif de la réglementation financière pourrait entraîner une prise de risque excessive et augmenter la probabilité d'une crise financière.
"L'économie mondiale pourrait s'accélérer, mais nous ne pouvons pas être sûrs que nous sommes sortis d'affaire", a déclaré M. Obstfeld.