Dernière mise à jour à 08h46 le 19/04
Le procureur de la République de Paris, François Molins, s'est exprimé dans la soirée de mardi suite à l'arrestation dans la matinée à Marseille (Bouches-du-Rhône) de deux individus suspectés de préparer un attentat lors de la campagne présidentielle française, affirmant que les éléments déjà recueillis "attestent que ces deux hommes se préparaient à mener une action violente, de manière imminente, sur le territoire national".
Lors des perquisitions effectuées ce mardi à l'appartement occupé par les deux individus dans le 3ème arrondissement de Marseille, les enquêteurs ont découverts "3 kg d'explosif TATP, des armes de poing, de nombreuses cartouches et de produits pouvant servir à constituer une bombe ou une charge explosive" selon le procureur de Paris.
Les deux suspects tous deux de nationalité française, Mahiedine M. et Clément B., avaient été incarcérés ensemble durant deux mois il y a deux ans et partageaient la même cellule. Ils étaient "fiché S" depuis 2015 et 2016 et étaient connus des services de renseignements français pour radicalisation a indiqué François Molins.
Mahiedine M. a été condamné à 12 reprises pour des faits de droit commun et avait été condamné à trois ans de prison pour trafic de drogue en 2013. Clément B. avait été condamné le 19 janvier 2015 à une incarcération de quatre mois pour détention et usage de faux documents, a indiqué le procureur.
Mahiedine M. cherchait à transmettre une vidéo pour prêter allégeance à l'Etat islamique (EI), a fait savoir François Molins.
Plusieurs candidats à l'élection présidentielle française de 2017 ont réagi ce mardi dont François Fillon (Les Républicains) qui aurait été visé : "cela ne change strictement rien à l'organisation de ma campagne", a-t-il déclaré ce mardi lors d'un déplacement à Calais (Nord). "Ça ne doit pas conduire à focaliser le débat de la campagne sur des questions de sécurité et surtout sur la mienne. Je pense que tout le monde est menacé aujourd'hui [...] En tout cas, si c'est le cas, ça ne me fera pas reculer d'un centimètre carré" a-t-il ajouté.
Son service de sécurité aurait été prévenu d'une menace potentielle le concernant la semaine dernière selon plusieurs médias français. Le candidat du Parti socialiste Benoît Hamon a pour sa part affirmé ne pas chercher "à en faire un fait de campagne". "Je n'ai pas envie d'instrumentaliser politiquement cet événement-là qui est suffisamment grave [...] On savait que la menace existait, on n'est pas plus fébrile au contraire, il y a un attentat qui est déjoué, il faut s'en réjouir" a-t-il indiqué.
La candidate du Front National a indiqué que "lors des deux derniers quinquennats, le fondamentalisme islamiste s'est développé de manière exponentielle en France sans qu'aucune réponse ne soit jamais apportée [...] Il en résulte une multiplication dévastatrice des attentats et des menaces d'attentats. C'est maintenant la campagne présidentielle qui est visée, et à travers elle notre démocratie".
Emmanuel Macron, leader du mouvement En Marche!, a adressé ses "félicitations à l'ensemble des forces de l'ordre" dans un communiqué. Il a rappelé "qu'il était nécessaire de prendre des actions fortes visant l'ensemble des sujets : l'action militaire en Irak et en Syrie ; le renforcement marqué des moyens de renseignement intérieur ; l'association nécessaire des groupes de l'Internet à la lutte contre le terrorisme et le renforcement de l'esprit civique de la nation".
Jean-Luc Mélenchon (France Insoumise) a fait part de sa "totale solidarité face à la menace" à François Fillon et Emmanuel Macron selon plusieurs médias français. "Que notre campagne en complète opposition soit le meilleur des démentis au programme totalitaire des terroristes" a-t-il indiqué.