Dernière mise à jour à 15h19 le 01/11
Les manifestants chantent des slogans alors que Choi Soon-sil arrive lundi au bureau du procureur à Séoul. La bannière (rouge) indique "Arrêtez Choi Soonsil, Park Geunhye démission !". (KIM HONGJI/Reuters) |
Des enquêteurs viennent de perquisitionner le domicile de certains fonctionnaires de la Maison Bleue présidentielle.
Indiquant aux journalistes lundi qu'elle «méritait la mort», la femme au centre d'un scandale en Corée du Sud a rencontré les procureurs qui détermineront si elle a utilisé ses liens étroits avec la présidente Park Geun-hye pour tirer dans l'ombre les chaînes gouvernementales et amasser une fortune illicite.
«Pardonnez-moi», a déclaré Choi Soon-sil en pleurs, qui est la fille d'un chef d'une secte, en lien depuis plusieurs décennies avec Park, selon l'agence de presse Yonhap.
Avec une expression d'un profond repentir, elle a ajouté: «J'ai commis un péché qui mérite la mort».
Choi, vêtue d'un chapeau et d'une écharpe, la main serrée contre sa bouche, a été bousculée à plusieurs reprises alors qu'elle tentait de traverser une foule massive de plus de 300 journalistes, manifestants et agents de la sécurité entourant l'entrée du tribunal. La station de télévision YTN a indiqué que la femme de 60 ans, avait perdu sa chaussure alors que la foule convergeait vers elle, et qu'une personne aurait tenté d'entrer dans le bâtiment avec un seau rempli de selles d'animaux.
D'autres manifestants ont hurlé "Arrêtez Choi Soon-sil" et "Park Geun-hye démission".
Le scandale a éclaté la semaine dernière quand, après des semaines de spéculation, Park Geun-hye a reconnu que Choi Soon-sil avait préparé plusieurs de ses discours et apporté son aide au niveau des relations publiques. De nombreux médias affirment que Choi, qui n'a aucun lien officiel avec l'administration, pourrait avoir joué un rôle majeur dans les affaires gouvernementales.
Les enquêteurs tentent actuellement de définir si Choi a bien eu accès à des documents présidentiels sensibles.
«Nous espérons que les différentes allégations pourront être soigneusement vérifiées», a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence, Jung Youn-Kuk.
Certains législateurs ainsi que le public ont appelé à la démission ou l'inculpation de Park, où des milliers de personnes sont descendues dans les rues.
Pour de nombreux Sud-Coréens, la résidente n'a pas tout dit sur cette histoire, et la frénésie entourant ce scandale menace son mandat.
Choi, la confidente de toujours, était rentrée chez elle dimanche après s'être isolée en Allemagne. Sans avoir plus de détails sur son interrogatoire, et le temps passé dans le bureau du procureur.
L'audience des anciens associés de Choi, notamment un prétendu ancien employé d'un bar d'accueil, a duré deux jours.
Celle que l'on surnomme «La Raspoutine» est proche de Park depuis que son père, fondateur d'un culte religieux, a gagné la confiance de Park en la convainquant de pouvoir communiquer avec sa mère assassinée. Le père avait alors nié en bloc dans un entretien avec les médias en 1990.
Elue en 2012, Park a longtemps été critiquée pour sa manière distante et de ne compter que sur quelques confidents de longue date. La plupart des habitants pensent que ces «amis» étant dans le gouvernement, elle a peut-être sous-traité des décisions avec une personne extérieure au pouvoir, qui pourrait être liée à une sombre affaire...
Selon les médias, Choi aurait usé ses connexions avec Park pour contraindre les entreprises à verser de l'argent à deux organisations à but non lucratif dont elle avait le contrôle. Utilisant notamment certains des fonds officiels des organismes à des fins personnelles. Les médias sud-coréens ont spéculé que les deux fondations avaient reçu en seulement quelques mois plus de 70 millions de dollars.
Le président de l'Université des Femmes d'Ewha a démissionné au milieu des rumeurs selon lesquelles Choi s'était servi des relations avec Park pour que sa fille soit admise dans l'école d'élite et ensuite obtenir un traitement académique spécial.