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Nicolas Sarkozy accusé de corruption passive et de financement illicite de campagne électorale

le Quotidien du Peuple en ligne | 23.03.2018 09h19

L'ancien président français Nicolas Sarkozy a été formellement mis en examen le 21 mars pour financement illicite de campagne électorale, corruption passive et recel de détournement de fonds publics libyens, sur des allégations selon lesquelles sa campagne présidentielle de 2007 aurait bénéficié de plus de 60 millions de dollars de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. M. Sarkozy, 63 ans, était encore en garde à vue le 21 mars mais a été libéré sous caution après deux jours d'interrogatoire et placé sous contrôle judiciaire, ce qui pourrait l'empêcher de voyager hors de France.

De son côté, M. Sarkozy a nié tout acte répréhensible et a déclaré que ses accusateurs libyens cherchaient à se venger de sa décision d'envoyer des avions de combat pendant le soulèvement de 2011 qui a conduit à la chute de Kadhafi et à sa mort, a rapporté la BBC. Les autorités auraient également interrogé l'ancien ministre et proche allié de M. Sarkozy, Brice Hortefeux, le 21 mars. Les enquêteurs cherchent à savoir si l'ancien président a secrètement accepté ou non 61,6 millions de dollars au total pour sa campagne de 2007 de la part du défunt dictateur libyen. Ce chiffre représente plus de deux fois le financement autorisé pour une seule campagne.

Ces paiements, s'ils étaient avérés, violeraient également les règles françaises contre les financements étrangers. L'enquête sur les relations présumées avec des Libyens a débuté en 2013, mais a pris de l'ampleur en 2016 lorsque le sulfureux homme d'affaires libanais Ziad Takieddine a déclaré à Mediapart qu'il avait donné des valises de 6,2 millions de dollars à M. Sarkozy et son ancien chef d'état-major Claude Guéant. Selon le quotidien français Le Monde, ces allégations auraient été corroborées par Bashir Saleh, qui dirigeait à l'époque le fonds souverain de la Libye.

M. Guéant a nié les allégations, disant aux médias français qu'il n'avait « jamais vu un sou de financement libyen », selon la BBC. Un certain nombre d'opposants politiques de Sarkozy ont sauté sur la question, exigeant des réponses sur ces affirmations. Ainsi de Ségolène Royal, battue par M. Sarkozy en 2007, qui a déclaré dans un tweet que le résultat des élections pourrait avoir été influencé par son adversaire à cause de fonds illégaux. « Des millions de citoyens ont le droit de savoir si (nous) étions sur un pied d'égalité », a-t-elle dit, selon le Times de Londres. Marine Le Pen, leader du Front national, a quant à elle déclaré que l'argent aurait pu influencer la décision de M. Sarkozy en 2011 de rejoindre l'intervention militaire contre le régime de Kadhafi.

S'il est reconnu coupable, Nicolas Sarkozy pourrait théoriquement passer jusqu'à 10 ans derrière les barreaux, bien que beaucoup soient sceptiques sur le fait qu'un ancien président pourrait être réellement emprisonné et qu'il serait alors beaucoup plus probable qu'il se voie infliger une amende.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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