Dernière mise à jour à 09h52 le 23/03
Wan Yongqing, fan de panda géant et photographe à Beijing, se rend régulièrement dans la province du Sichuan pour photographier le célèbre mammifère.
L'inconvénient, c'est que Wan trouve dommage de ne pas pouvoir différencier les pandas les uns des autres. « Ils se ressemblent tous avec leur pelage noir et blanc », raconte-t-il.
Ce sentiment est partagé par de nombreux gardiens de zoo du Sichuan, province qui accueille 80% de la population mondiale des pandas.
« Un gardien de zoo connaît bien le panda dont il ou elle s'occupe. Mais il est fort probable qu'il ou elle ne parvienne pas à distinguer les autres pandas les uns des autres », explique Wang Chengdong, directeur de la clinique vétérinaire du Centre de protection et de recherche de Chine sur le panda géant, basée dans le district de Wenchuan, dans la province du Sichuan.
Ces préoccupations des gardiens pourraient bientôt appartenir au passé grâce à une micropuce que le centre place désormais sous la peau des bébés pandas.
Faisant la taille d'un demi-grain de riz, la micropuce contient un code d'identification unique. Selon Wang, grâce à un détecteur capable de scanner le code, un membre du personnel peut instantanément récupérer les informations de base concernant le panda : son nom, son âge et son relevé de santé.
Grâce à ce code, les membres du personnel peuvent avoir accès au fichier détaillé du panda qui est enregistré sur une base de données informatique. Le but est de pouvoir mieux analyser l'état de l'animal et de mieux s'en occuper.
L'implantation de la micropuce chez le bébé panda ne prend que quelques secondes et ne provoque aucune douleur chez l'animal.
« C'est comme si on injectait un médicament à un humain avec une seringue », affirme Wang.
Selon Li Desheng, un chercheur émérite du centre, les 17 bébés pandas nés l'année dernière sur le site de Shenshuping, dans la réserve naturelle nationale de Wolong à Wenchuan, ont tous reçu des micropuces.
Wang explique qu'il est facile d'implanter une micropuce à un bébé âgé, par exemple, d'un an, car ce dernier ne bouge pas trop. Il ajoute que le centre va désormais implanter des micropuces à l'ensemble de ses pandas, bébés et adultes.
Le centre abrite 270 pandas, soit le plus grand nombre de pandas en captivité en un seul endroit, si l'on se reporte aux données rendues disponibles à la fin de l'année 2017. Depuis 2006, le centre a relâché 9 pandas dans la nature afin d'augmenter leur population naturelle. Deux d'entre eux sont morts, mais les autres sont en vie, comme en témoigne les balises de localisation par satellite qu'ils portent au cou.
Comme les balises pourraient cesser de fonctionner un jour, le centre a décidé d'implanter des micropuces à l'ensemble des pandas qu'il relâche dans la nature, ce qui s'est avéré être un atout extrêmement précieux pour identifier un animal en particulier.
Sans la micropuce, les chercheurs ne sauraient pas de quel panda il s'agit quand ils recapturent l'un d'entre eux pour effectuer des examens médicaux. Cela s'explique par le fait qu'un très grand nombre de pandas ont déjà été relâchés, comme l'explique Wang.