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Kenya : la Cour suprême bloque la fermeture du camp de réfugiés de Dadaab

Xinhua | 10.02.2017 08h49

Jeudi, la Cour suprême kenyane a annulé la décision unilatérale du gouvernement de fermer le camp de réfugiés de Dadaab qui abrite essentiellement des Somaliens, qualifiant la décision d'anticonstitutionnelle.

Le juge de la Cour suprême, John Mativo, a qualifié la directive du secrétaire à l'Intérieur, Joseph Nkaissery, et de son secrétaire principal, Karanja Kibicjo, d'"arbitraire, nulle et non avenue".

Le juge Mativo a déclaré que les ordres du gouvernement de rapatrier les réfugiés somaliens vivant dans le plus grand camp de réfugiés du monde étaient discriminatoires et pouvaient être assimilés à une punition collective. Il a également qualifié les ordres d'excessifs, arbitraires et disproportionnés.

"Le gouvernement a violé la loi. Sa décision devait être examinée. Il s'agissait d'une mesure drastique qui aurait dû être prise dans les contours de la loi", a décrété le juge.

Le juge Mativo a estimé qu'aucune preuve ne montrait que des réfugiés avaient participé à des crimes ou que des membres des combattants shebabs étaient présents dans le camp.

Il a ensuite demandé au gouvernement d'adopter des mécanismes qui feront en sorte que le département responsable de la gestion des réfugiés fonctionne comme il se doit et évite une discrimination collective des réfugiés.

Le jugement de la Cour suprême répond à la plainte déposée par deux organisations kenyanes des droits de l'homme, la Commission nationale kenyane sur les droits de l'Homme et Kituo Cha Sheria, qui ont mis en doute la constitutionnalité de la directive gouvernementale sur la fermeture de Dadaab, le plus grand camp de réfugiés du monde, et du département des affaires concernant les réfugiés.

Le camp devait à l'origine fermer le 30 novembre 2016, mais le gouvernement a annoncé un retard de six mois en invoquant des "raisons humanitaires". La fermeture de Dadaab aurait en effet laissé plus de 300.000 réfugiés somaliens sans endroit où aller.

Le pays est-africain avait également cité l'influence du groupe terroriste shebab pour illustrer les risques que comportait le maintien du camp.

On ne sait pas vraiment quand la fermeture aurait vraiment eu lieu, mais le gouvernement a déjà dissous le département des affaires concernant les réfugiés (initiative annulée jeudi par la Cour), qui travaillait avec les organisations humanitaires pour le bien-être des réfugiés.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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