<center><img src='/mediafile/201208/22/P201208221559065400237551.jpg'><br>Des groupes taïwanais se réunissent à Taipei le 15 août 2012, exhortant le gouvernement japonais à s'excuser des atrocités commises par ses agresseurs et à arrêter d'empiéter sur les îles Diaoyu.</center>
En 1956, feu le Président Mao avait qualifié les Etats-Unis de « tigre de papier », se référant à une expression traditionnelle chinoise, qui désigne, je pense que plus personne ne l'ignore, une personne -ici un Etat- d'apparence puissante, menaçante, mais en fait plutôt inoffensive. Plus de cinquante ans ont passé depuis, l'expression à fait florès et s'est répandue partout dans le monde, les Etats-Unis, même moins puissants, se sont avérésêtre faits d'un papier tout de même sacrément résistant et la Chine est elle devenue chaque jour plus forte, au point même que l'on a dit, non sans raisons, que le dragon s'était réveillé. Personne n'a oublié non plus cette phrase si célèbre que l'on attribue à Napoléon. Vous savez... « Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera ».
Alors oui, la Chine, depuis cette phrase fameuse du Président Mao, a fait énormément de chemin, et elle n'a pas fini d'étonner le monde. Pourtant, n'en déplaise à mes amis chinois et aux lecteurs chinois qui me feront l'honneur de lire ces lignes, et peut-être y réfléchir un peu, l'impression que me donne la Chine aujourd'hui, et croyez bien que ça ne me fait guère plaisir de le dire, est qu'elle est certes devenue un géant, un dragon, mais un dragon de papier. Pourquoi ? Qu'on y réfléchisse un peu... oui, la Chine est devenue une puissance économique majeure, la deuxième du monde depuis l'année dernière. Oui, toutes les entreprises du monde courtisent son énorme marché, tandis que les siennes s'implantent un peu partout jour après jour. Oui, elle est aujourd'hui un acteur incontournable de la scène mondiale, mais... mais ? Dans le monde, l'importance politique de la Chine rivalise t-elle avec celle de son économie ? Se fait-elle entendre et respecter politiquement autant qu'elle l'est économiquement ? Là, vous me permettrez d'en douter un peu. C'est vrai, la Chine est l'un des cinq pays qui possèdent un siège permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU, mais hélas, le plus souvent, cela ne va guère plus loin, et, trop souvent, la Chine me donne l'impression désagréable de se laisser marcher sur les pieds par plus petit qu'elle sans dire grand chose.
Autrefois, la Chine avait su se faire respecter et faire respecter ses intérêts, les Indiens et les Vietnamiens s'en souviennent sans doute encore. Aujourd'hui, le temps des ripostes militaires semble révolu, et la Chine s'en tient toujours à sa position qui est la sienne depuis des années, à savoir que les conflits doivent être résolus par la voie politique, par la négociation, pas par la force. Personne ne tiendra rigueur à ce grand pays de faire ainsi ; la Chine connaît trop le prix de la guerre, les souffrances, la destruction que cela amène. C'est une position éminement honorable, regrettons seulement que nombre d'autres pays ne la partagent pas. Mais qu'est-ce qui me fait dire que la Chine se fait trop souvent marcher sur les pieds sans répondre autrement que par un froncement de sourcils et quelques paroles fortes ? Pour ma part, j'estime que cela a commencé en 1999 avec le bombardement américain de son ambassade de Belgrade, dont on a un peu trop facilement dit que c'était une erreur. A l'époque, la Chine a protesté avec véhémence, et puis l'affaire en est restée là. Il est vrai que le pays auteur de l'« erreur » n'était pas n'importe lequel et que lui répondre dans les même proportions n'aurait sans doute pas été la meilleure tactique.
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