Dernière mise à jour à 08h35 le 13/02
Khaled Cheikh Mohammed, le cerveau autoproclamé des attentats du 11 septembre 2001, actuellement détenu dans la tristement célèbre prison de Guantanamo, a affirmé dans une lettre à l'ancien Président Barack Obama que les attaques qui ont fait près de 3 000 morts ce jour-là étaient le résultat de la politique étrangère des États-Unis, qui a causé la mort de nombreux innocents. Selon son avocat, David Nevin, qui en a fourni une copie, Cheikh Mohammed a commencé à écrire en 2014 cette lettre de 18 pages, adressée à celui qu'il qualifie de « tête du serpent, Barack Obama », dirigeant de la « nation de l'oppression et de la tyrannie ».
La lettre, datée du 8 janvier 2015, n'est cependant parvenue à la Maison Blanche que deux ans plus tard, lors des derniers jours de la présidence de Barack Obama, après qu'un juge militaire ait ordonné à la prison de Guantanamo de la livrer. « Ce n'est pas nous qui avons déclenché la guerre contre vous en septembre 2001, c'était vous et vos dictateurs sur nos terres », a écrit « KSM » (ses initiales en anglais). Il affirme que Dieu était aux côtés des pirates de l'air d'Al-Qaïda pour ces attentats qui ont frappé New York et Washington durant la présidence de George W. Bush, ajoutant qu'« Allah nous a aidé à mener (les attentats) le 11 septembre, à détruire l'économie capitaliste, à vous prendre au dépourvu et à exposer l'hypocrisie de vos allégations de longue date sur la démocratie et la liberté ».
Puis, faisant une liste des « massacres brutaux et sauvages » commis par les Etats-Unis, du Vietnam aux bombes atomiques sur les villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki, Cheikh Mohammed a également longuement évoqué le sort des Palestiniens et le soutien des États-Unis à Israël et aux « occupants juifs ». « Vos mains sont encore chaudes du sang de nos frères et de nos sœurs, de nos enfants tués à Gaza », affirme-t-il dans le premier paragraphe de sa missive. Cheikh Mohammed a aussi joint à sa lettre un manuscrit de 51 pages, intitulé « Vais-je mourir quand les Croisés appliqueront à la sentence de mort ? La vérité sur la mort », illustrée par l'image d'une corde de pendu. Aujourd'hui âgé de 52 ans et détenu depuis une quinzaine d'années, il risque la peine capitale, mais affirme ne pas avoir peur de mourir.
« Je parle avec la joie de la mort », écrit par ailleurs le terroriste qui a été soumis à de multiples séances de simulation de noyade en mars 2003. « Si votre tribunal me condamne à la prison à perpétuité, je serai très heureux d'être seul dans ma cellule pour adorer Allah pendant le reste de ma vie et me repentir devant lui de mes péchés et de mes mauvaises actions. Et si votre tribunal me condamne à mort, je serai encore plus heureux d'aller à la rencontre d'Allah et des prophètes et de voir mes meilleurs amis, que vous avez injustement tués à travers le monde, et de voir cheikh Oussama Ben Laden », a-t-il enfin ajouté, citant le fondateur d'Al-Qaïda tué par les forces spéciales américaines en mai 2011 au Pakistan.