Dernière mise à jour à 08h39 le 14/02
Le président brésilien Michel Temer a promis lundi de renvoyer tous les membres de son cabinet qui auraient été reconnus coupables de malversations dans le cadre de l'opération Car Wash, une enquête de grande envergure sur la corruption au sein du gouvernement.
"Si l'on trouve des preuves qui s'avèrent recevables, alors le ministre incriminé dans l'opération Car Wash sera temporairement suspendu. Si sa culpabilité est prouvée, son éviction deviendra permanente", a déclaré M. Temer dans une conférence de presse donnée au siège de la présidence à Brasilia.
"Le gouvernement ne souhaite protéger personne, et ne protégera personne", mais il ne renverra pas non plus un ministre sur la base de "simples allégations" de pratiques illicites, a-t-il affirmé.
M. Temer a été contraint de défendre la détermination de son gouvernement à combattre la corruption après une nomination controversée au début du mois. Il a en effet nommé au poste de Secrétaire général de la présidence - une fonction de niveau gouvernemental - Wellington Moreira Franco, un de ses proches conseillers, et un des suspects de l'opération Car Wash.
Le géant brésilien de la construction, Odebrecht, a récemment admis avoir distribué des millions de dollars de pots-de-vin à quelque 200 dirigeants, dont M. Moreira, pour obtenir des contrats de travaux publics.
De fait, promouvoir M. Moreira du poste de conseiller à celui de membre du gouvernement lui confère davantage de protections légales au cas où il serait accusé de corruption, ont souligné des analystes brésiliens.
"Avec ce poste au gouvernement, Moreira Franco jouit de nombreux avantages au cas où il serait mis en examen. Il ne peut notamment plus être jugé par des procureurs fédéraux, mais uniquement par la Cour suprême", a ainsi expliqué le journal local en langue anglaise Rio Times.