Angela Merkel appelle le Premier ministre tunisien à trouver une solution rapide au problème des demandeurs d'asile

La chancelière allemande Angela Merkel a invité mardi le Premier ministre tunisien Youssef Chahed, en visite en Allemagne, à coopérer plus efficacement sur le retour au pays des migrants dont la demande d'asile a été rejetée.

La question du retour des demandeurs d'asile est devenue un sujet controversé en Allemagne après qu'Anis Amri, qui aurait normalement dû être expulsé du pays, a tué 12 personnes et en a blessé une cinquantaine d'autres dans l'attentat terroriste commis le 19 décembre 2016 sur un marché de Noël de Berlin.

Le gouvernement de Mme Merkel souhaite procéder au renvoi volontaire de quelque 1 500 immigrés clandestins tunisiens, et aimerait que la Tunisie accélère les formalités de rapatriement, et mette en place des camps de réfugiés dans ce pays d'Afrique du Nord pour freiner l'afflux des migrants.

"C'est à ce niveau que nous devons travailler plus vite", a déclaré Mme Merkel.

Elle a annoncé un programme destiné à soutenir les retours volontaires en Tunisie, en offrant notamment des opportunités éducatives et une aide financière à la création de start-up à ceux qui choisiraient de rentrer. "Si vous n'acceptez pas cette procédure de retour volontaire, nous tenons à préciser que nous vous ferons rentrer contre votre volonté", a-t-elle cependant souligné.

M. Chahed a néanmoins déclaré que le terroriste Anis Amri était arrivé en Europe en 2011, et avait attendu cinq ans pour commettre son attaque, et que la question était donc plutôt de savoir comment il s'était radicalisé.

Dans une interview donnée au journal local Bild, M. Chahed a rejeté la proposition de Mme Merkel de construire des camps d'hébergement en Tunisie, ajoutant que Mme Merkel devait "réfléchir calmement à la faisabilité" de ce projet.

Dimanche, des centaines de manifestants ont entouré le Parlement tunisien pour protester contre le retour éventuel des migrants dont la demande d'asile a été rejetée, craignant que des extrémistes ne se cachent parmi eux.