Dernière mise à jour à 14h46 le 22/02
Environ un million de personnes déplacées à l'intérieur du Yémen ont été contraintes de retourner dans les foyers qu'elles avaient fuis malgré l'insécurité persistante à travers le pays, ont prévenu le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), selon un communiqué publié mardi par l'ONU sur son site Internet.
D'après deux rapports publiés par le Groupe de travail sur le mouvement des populations, co-dirigé par le HCR et l'OIM, le manque d'accès à des revenus et aux services de base dans les zones où elles avaient été déplacées est la principale raison du retour forcé de ces populations dans leurs régions d'origine.
A mesure que les conditions se détériorent à travers le pays, de nombreuses personnes déplacées envisagent de rentrer chez elles. "Cela témoigne de la situation catastrophique au Yémen, que les personnes déplacées par le conflit rentrent maintenant chez elles parce que la vie dans les zones où elles avaient trouvé refuge pour leur sécurité est tout aussi catastrophique que dans les régions qu'elles ont fuies", a déclaré le Représentant du HCR au Yémen, Ayman Gharaibeh.
"Ceux qui essaient de revenir sont confrontés à d'énormes défis", a précisé M. Gharaibeh. "Ils retournent souvent dans des maisons qui ont été endommagées, dans des régions où il n'y a pas de services essentiels. Ils ont encore besoin d'aide humanitaire et sont souvent obligés de fuir de nouveau leurs foyers".
"Ces retours ne peuvent pas être considérés comme durables", a prévenu le responsable du HCR, soulignant que l'écrasante majorité du million de déplacés du Yémen sont retournés à Aden, Amanat Al Asimah, Taëz, Lahej et Shabwah qui ont été particulièrement touchés par les hostilités et l'insécurité.
Le HCR et l'OIM précisent que deux millions de personnes sont toujours déplacées à l'intérieur du Yémen. 84% d'entre elles ont été déracinées pendant plus d'un an et leurs ressources déjà limitées s'amenuisent.