Dernière mise à jour à 10h05 le 04/05
Le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, a défendu jeudi la suppression de "l'exit tax" ou "taxe de sortie", au lendemain de l'annonce faite par le chef de l'Etat Emmanuel Macron.
Selon M. Le Maire, cette taxe instaurée en 2011 par Nicolas Sarkozy pour éviter un exil fiscal des entrepreneurs français vers l'étranger alors qu'il était lui-même son ministre "n'a pas lieu d' être".
"Elle ne rapporte quasiment rien, mais elle a un effet repoussoir pour les investisseurs et pour les entrepreneurs", a-t-il indiqué sur France 2, en estimant que sa suppression allait "inciter les investisseurs à venir. Ils savent que s'ils viennent, ils ne seront pas piégés avec une 'exit tax' qui les empêcherait à un moment ou à l'autre, s'ils le souhaitent, de repartir de France".
Alors que l'annonce de cette suppression a été vivement critiquée la veille par plusieurs responsables politiques, accusant M. Macron de favoriser les plus riches, le ministre a expliqué qu'il s'agissait d'un "cadeau pour l'attractivité de la France". "Ce qui est socialement injuste, c'est le chômage (...) L'objectif, c'est avoir des emplois pour tous les Français", a déclaré M. Le Maire.
"On a acheté pendant des années la bienveillance des Français à force de dépenses publiques et de redistribution. Et le résultat, c'est trois millions de chômeurs (...) et c'est le déficit", a affirmé le locataire de Bercy.
Emmanuel Macron a annoncé la suppression de "l'exit tax" pour 2019 dans une interview accordée au magazine Forbes. Selon lui, cette taxe adresse "un message négatif aux entrepreneurs, plus qu'aux investisseurs. Pourquoi? Parce qu'elle implique qu'au-delà d'un certain seuil, vous allez être pénalisé si vous quittez le pays", avait-il déclaré.
"C'est une grave erreur pour nos start-up, parce que nombre d'entre elles, considérant la France moins attractive, ont décidé de lancer leurs projets en partant de zéro à l'étranger afin d'éviter cet impôt", avait-il ajouté, précisant vouloir appliquer sa suppression "dès l'an prochain".
Un sondage Odoxa réalisé jeudi pour BFM Business indique que 78% des sondés estiment la politique économique du gouvernement "injuste".