Dernière mise à jour à 10h22 le 17/02
Plus de 1,5 million de personnes ont été assistées l'année dernière au Tchad, selon le dernier bulletin humanitaire publié jeudi par le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA).
En 2016, le Tchad a fait face à trois grandes problématiques humanitaires, les mouvements de populations, l'insécurité alimentaire et la malnutrition, ainsi que les urgences sanitaires. Ces urgences sont intervenues dans un contexte déjà marqué par des défis structurels importants. Les conditions d'accès difficiles dans certaines zones, dues principalement au contexte sécuritaire dans la région du Lac et à l'impraticabilité des routes en saison pluvieuse, se sont ajoutées aux défis auxquels font face les acteurs humanitaires.
Sur un total de 4,3 millions de personnes dans le besoin d'aide au Tchad, 1,5 million ont été ciblées pour recevoir de l'assistance humanitaire en 2016, dont près de 400 000 réfugiés (dont les Soudanais à l'est, les Centrafricains au sud et les Nigérians à l'ouest du pays), plus de 100.000 retournés de la République Centrafricaine et du Nigéria, plus de 105 100 déplacés internes dans la région du Lac à l'ouest, selon un rapport de l'OCHA.
Dans le Plan de réponse humanitaire de 2016, on estime à 541,3 millions dollars le montant nécessaire pour assister les 1,5 million de personnes ciblées ayant le plus besoin de l'aide humanitaire. Seulement 288 millions ont été reçus, soit 53%. Toutefois, l'on note une légère augmentation des financements sur les trois dernières années, passant de 39% en 2014 à 53% en 2016. Les défis continuent de s'accroître au fil des années en même temps que les moyens requis pour apporter l'aide humanitaire à ceux qui en ont le plus besoin.
En dépit de l'insuffisance des ressources, la communauté humanitaire a apporté une réponse en sécurité alimentaire, santé, protection, eau, hygiène et assainissement, éducation, articles ménagers et abris d'urgence et logistique.
"La recherche de solutions durables a été une priorité en 2016 et le restera en 2017. Compte tenu des faibles perspectives de retour dans les pays et zones d'origine à cause de l'insécurité, l'intégration locale au sein des communautés hôtes est l'option envisagée", précise OCHA.
Le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et la Banque Mondiale étudient en ce moment la réorientation de la stratégie d'assistance aux réfugiés vers l'autosuffisance des réfugiés et le brassage entre programme humanitaire et les préoccupations de développement et d'accès aux services des villages et familles d'accueil.
Cette stratégie permet également au HCR d'augmenter ses actions à l'endroit des populations hôtes, sur une base communautaire, favorisant le renforcement de la cohabitation et les opportunités d'intégration locale.