Dernière mise à jour à 10h22 le 17/02
Les autorités tanzaniennes ont déclaré jeudi avoir ouvert une enquête sur les accusations d'agression et de mauvais traitements des autorités mozambicaines sur des Tanzaniens expulsés de ce pays d'Afrique australe.
Les autorités de l'immigration mozambicaines ont expulsé au moins 187 Tanzaniens depuis le début d'une campagne d'expulsion la semaine dernière.
"Nous utiliserons tous les moyens diplomatiques pour veiller à obtenir la vérité sur cette question, même si chaque pays a le droit de renvoyer dans leur pays les ressortissants étrangers qui y résident illégalement", a déclaré le secrétaire permanent du ministère de l'Intérieur, Projest Rwegasira.
Le gouvernement a ouvert une enquête sur cette question pour vérifier si ces allégations sont vraies ou fausses, a indiqué M. Rwegasira lors d'une conférence de presse à Dar es Salaam, plus grande ville commerciale du pays.
Le ministère tanzanien des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué cette semaine que les relations entre la Tanzanie et le Mozambique resteraient cordiales malgré la campagne de répression alléguée du deuxième sur les ressortissants du premier.
On estime que plus de 3.000 Tanzaniens vivaient dans la province de Monte Puez et y participaient à différentes activités socio-économiques avant le début de cette campagne d'expulsion.
Le commissaire en exercice de la région de Mtwara, Avod Mmanda, a déclaré mercredi que certains des Tanzaniens expulsés affirmaient avoir été violés par la police mozambicaine.
Rose Mhagama, commissaire adjointe de la région de Mtwara pour l'immigration, a fait savoir que les informations parvenues en Tanzanie indiquaient que davantage de Tanzaniens encore devaient être expulsés.
"Nous avons appris qu'ils sont expulsés par groupes", a déclaré le haut responsable de l'immigration.
Certains des Tanzaniens expulsés affirment que leurs biens, y compris leurs passeports et leur argent, leur ont été confisqués avant de les placer en détention pendant trois jours au Mozambique.
Une Tanzanienne du nom de Matilda Mwakipesile déclare que la police mozambicaine l'a arrêtée alors qu'elle faisait des affaires et a confisqué son argent avant de l'enfermer dans une cellule pendant trois jours.
"Je vis au Mozambique depuis six ans maintenant. Je faisais des petites affaires, en vendant des boissons fraîches et de la nourriture", raconte Mme Mwakipesile.