Dernière mise à jour à 14h11 le 18/02
Après la signature de l'accord politique conclu le 31 décembre 2016 entre la majorité présidentielle (MP) et le principal parti d'opposition, le blocage continu sur la nomination du nouveau Premier ministre qui sortira du Rassemblement ainsi pourra diriger la transition en République démocratique du Congo (RDC).
Au cours d'une conférence de presse organisée vendredi à Kinshasa, la Majorité Présidentielle a indiqué que la balle pour faire avancer l'exécution de l'accord est dans le camp du Rassemblement qui doit présenter une liste des candidats Premiers ministres, mais aussi un candidat président au poste du Comité National de Suivi de l'Accord (CNSA) au remplacement de Tshisekedi.
Pour les membres du bureau politique de la Majorité Présidentielle, il n'y aura plus des concessions autour de la désignation du Premier ministre en dehors de la présentation d'une liste de trois noms au chef de l'Etat pour la nomination.
"De 10 candidat à présenter, la Majorité Présidentielle a fait concession passant de 7 candidats, ensuite 5 jusqu'à accoter une liste de trois candidats PM. Cette concession majeure appuyée en plénière par la CENCO et toutes les autres parties devraient permettre de faire avancer le processus de mise en application de l'accord", a poursuivi Adolphe Lumanu, le chef de la délégation de la Majorité à la CENCO.
Pour l'opposition réunie au sein du Rassemblement, la position de la Majorité qui demande une liste des candidats Premiers ministres viole l'accord politique signé le 31 décembre dernier. Pour le Rassemblement, le nom d'une seule personne doit être présenté au chef de l'Etat pour être nommé par la suite.
"Concevoir les choses autrement que de présenter la liste de trois candidats PM, c'est vouloir transformer le pouvoir discrétionnaire de nomination du président de la République en simple investiture du Premier ministre en violation de la l'article 78 de la constitution", a martelé Adolphe Lumanu.
Les arrangements sur la gestion du pays dans les jours à venir déchirent profondément les acteurs politiques en RDC. Un accord politique a été signé au mois de décembre dernier pour trouver un consensus après l'expiration du mandat de Joseph Kabila, actuel président.
Cet accord politique remet la place du PM à l'opposition réunie au sein du Rassemblement et le partage équitable des postes ministériels mais aussi le maintien de Joseph Kabila comme président de la transition jusqu'à l'organisation des élections de son successeur.
"Nous nous arrêtons à 3 noms et nous allons attendre demain, après-demain même après 1 mois nous continuerons à attendre", a ajouté Adolphe Lumanu.
Les lignes bougent du côté du Rassemblement de l'opposition. Les cinq plateformes qui composent cette grande structure (l'UDPS, l'Alternance pour la République, la Dynamique de l'opposition, la Coalition des alliés de Tshisekedi et le G7) se sont retrouvées mercredi pour discuter de l'avenir de ce regroupement politique, après le décès d'Etienne Tshisekedi.
Dans un communiqué conjoint publié jeudi, l'ONU et ses partenaires se sont déclarés "de plus en plus préoccupés par l'impasse prolongée dans laquelle se trouve le dialogue entre les différents acteurs politiques de République démocratique du Congo vis-à-vis des modalités d'application de l'accord politique du 31 décembre".