Dernière mise à jour à 14h11 le 18/02
Le ministère syrien des Affaires étrangères a accusé vendredi la Turquie d'envoyer des équipements dans le nord du pays pour y construire un mur de séparation, a rapporté l'agence de presse officielle SANA.
Dans une lettre adressée à l'ONU condamnant cette initiative, le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé les incursions incessantes du gouvernement turc sur le territoire syrien.
Le 11 janvier, les forces militaires et les gardes-frontières turcs ont envoyé des machines lourdes et des camions dans le nord de la Syrie, particulièrement dans la campagne du nord de la province de Hasakah, pour y construire une route en terre et creuser une tranchée, dans l'objectif de faciliter l'installation de piliers de ciment.
Trois jours plus tard, les forces turques se sont avancées de 250 mètres sur le territoire syrien, dans la ville d'Arab Tuma dans le nord de la province d'Alep, pour y construire une route de 2km et une barrière de séparation.
Selon le ministère syrien, les camions turcs ont détruit 2.500 oliviers dans la ville de Sheikh Hadid et dans les régions occupées, avançant la barrière frontalière entre la Syrie et la Turquie de 100 mètres, avec une longueur de 600 mètres.
Les forces turques ont répété ces mouvements au nord-ouest dans la province d'Idlib, qui borde aussi la Turquie, occupant six acres de terre dans la région de Harem, pour construire un mur de séparation.
Selon le ministère syrien, les autorités turques ont construit une base militaire avec des dépôts d'armes et des casernes pour les officiers et les soldats turcs dans le village de Jitar, dans la province d'Alep.
Le ministère a condamné cette "incursion", ajoutant qu'il s'agit de la poursuite d'une série de violations commises par la Turquie, qui a apporté du soutien logistique et du matériel militaire aux rebelles, facilitant également l'entrée en Syrie des "terroristes" étrangers, formés par les services de renseignements turcs.
Le ministère a exhorté l'ONU à faire cesser ces "violations contre la Syrie", ainsi qu'"à mettre en oeuvre les résolutions proposées par le Conseil de sécurité visant à lutter contre le terrorisme".
La Turquie a été accusée à plusieurs reprises de vouloir construire des zones de sécurité dans le nord de la Syrie. Selon le gouvernement syrien, la construction d'un mur de séparation prouve que la Turquie est en voie de réaliser ses plans.
Les responsables du gouvernement syrien ont souligné que toute mesure unilatérale, sans l'autorisation de la Syrie, sera traitée comme une violation de la souveraineté nationale.
Le président syrien Bachar al-Assad a indiqué dans une interview que l'installation de zones de sécurité était "irréaliste".